La filière céréalière se distingue par l’importance des volumes en jeu (productions pouvant dépasser les 100 Millions de quintaux (Mqx), des importations d’environ 60 Mqx en moyenne) et par sa place clé dans l’alimentation quotidienne de la population et du cheptel.
L’approvisionnement du pays en céréales et légumineuses est assuré par l’Office National Interprofessionnel des Céréales et Légumineuses (ONICL). Au titre de la loi n°12-94, l’ONICL veille à l’approvisionnement normal du marché et propose si nécessaire, des mesures pour gérer les risques pouvant affecter la stabilité des prix, le pouvoir d’achat du consommateur, la commercialisation de la récolte nationale ou les revenus des agriculteurs.
L’acheminement des céréales de production locale ou d’importation vers le consommateur final, directement ou à travers le tissu industriel, mobilise quotidiennement des moyens logistiques importants et parfois spécifiques, que les opérateurs sont tenus d’améliorer de manière continue pour rester compétitifs et répondre dans les délais aux besoins du marché. Ces moyens logistiques concernent aussi bien le transport et la manutention des matières premières et des produits finis que les opérations de transit, de stockage et de transformation.
A titre d’illustration, pour l’acheminement de la seule quantité de blé tendre collectée (20 MQx par exemple) aux dépôts de stockage et aux minoteries, le nombre de camions remorques à mobiliser, si mis bout à bout, équivaudrait à une distance d’environ 1.000 km.
De même, à l’importation, chaque bateau de 250 000 quintaux nécessite en moyenne 3 à 4 jours pour son déchargement et mobilise à lui seul 900 camions remorques ou wagons pour son évacuation, soit l’équivalent d’une distance de 11 Km, si mis bout à bout.
La réception est assurée essentiellement par les silos portuaires disponibles au niveau de Nador, Casablanca, Safi, Jorf et Agadir. En plus des quatre silos gérés par la SOSIPO, les opérateurs privés jouent aujourd’hui un rôle important dans la réception des céréales d’importation.
Les silos portuaires de transit totalisent aujourd’hui une capacité de stockage de 3,6 Mqx et une capacité de déchargement allant de 7 000 à 12 000 tonnes par jour et par quai, soit une quantité suffisante pour charger jusqu’à 1000 camions remorques ou wagons par jour.
3,6 Mqx
Capacité de stockage des silos portuaires de transit
Programme d’investissement dans les Silos portuaires de l’ONICL à Casablanca lancé en 2017.
(200 M Dh)
Volume annuel moyen cible | => | 2 MT |
Stockage | => | 100 000 T |
Déchargement | => | 1 600 T/h |
Livraison | => | 2 800 T/h |
La capacité de stockage à l’intérieur du pays a aussi connu un essor considérable grâce aux investissements du secteur privé. Elle permet aujourd’hui d’optimiser la gestion de l’approvisionnement en faisant face notamment, à la saisonnalité de la production et aux fluctuations du marché mondial.
Aujourd’hui, la capacité de stockage dont disposent les opérateurs totalise près de 67 Mqx dont 2/3 (46 Mqx)est détenue par les commerçants céréaliers, le reste étant détenu par les industriels de la transformation. Le tiers de cette capacité est sous forme de silos et le reste est constitué de magasins polyvalents.
Environ 70 Mqx
Capacité de stockage des opérateurs
Type opérateur | Effectif | Capacité (1000qx) |
Organismes stockeurs (OS) | 137 | 46.388 |
Minoteries industrielles | 154 | 11.559 |
Industries d’aliments
composés et autres |
41 | 9.205 |
Total | 332 | 67.152 |
Les régions de Fès-Meknès et de Casablanca-Settat comptent plus de la moitié des dépôts compte tenu de leur situation par rapport aux principales zones de production et/ou aux ports d’importation.
Les régions de Fès -Meknès, Casablanca- Settat cumulent environ les 2/3 de la capacité nationale.
Classe ((1000qx) | Nombre dépôts | Capacité (1000 qx) | Part % |
< 20 | 19 | 152 | 9% |
20 à 100 | 65 | 3434 | 31% |
100 à 250 | 64 | 10775 | 31% |
250 à 500 | 37 | 13033 | 18% |
>= 500 | 22 | 18994 | 11% |
Total | 207 | 46388 | 100% |
Les derniers investissements en capacité de stockage dénotent une professionnalisation claire du secteur. En effet, des silos de 500 000 qx à 1 Mqx avec des cadences de réception et chargement d’environ 750 T/h deviennent plutôt la règle.
A titre d’exemple, le pays a pu faire face aux conditions climatiques difficiles de 2016 grâce en grande partie au professionnalisme et aux moyens logistiques des opérateurs. Ainsi, ils se sont mobilisés pour mettre à la disposition des agriculteurs près de 8 Mqx d’orge et d’aliment composé en ravitaillant dans des délais très brefs plus de 1150 points de distribution et communes.
Pour mieux exploiter la capacité de stockage disponible, l’ONICL a pris des mesures permettant aux opérateurs de mettre à la disposition de tiers l’excédent de cette capacité pour un stockage temporaire. Cette opération a permis de mobiliser au titre de l’année 2021, une capacité de 18.2 Mqx au niveau de 74 dépôts.
Les unités implantées à Laayoune sont spécialisées dans la production du gofio du maïs et d’orge.